Au terme d’un exercice plein de rebondissements à Galatasaray, le Montheysan Berkan Kutlu était de passage dans sa ville natale, en ce début d’été. L’occasion de tirer le bilan d’une saison qui s’est terminée en apothéose pour le Chablaisien.
Cela faisait depuis sa signature en 2021 dans le mythique club de son cœur, Galatasaray, que Berkan Kutlu n’avait pas eu plusieurs semaines de vacances consécutives. Le Chablaisien, tout juste titré champion de Turquie, au terme d’une saison à rebondissement, en a profité pour passer du temps dans sa ville natale, Monthey. « Ça me fait du bien de revenir ici, la Suisse, c’est plus calme, plus tranquille », nous confie le Montheysan de 26 ans. « Je revois mes amis, ma famille, ça me permet de recharger les batteries ». Les choses sérieuses sont d’ailleurs déjà sur le point de débuter : « C’est aujourd’hui officiellement que mes vacances prennent fin. Je recommence mon programme personnel en vue d’être prêt lorsqu’il s’agira de rejoindre mon club pour la préparation estivale ». Le Valaisan n’en a, semble-t-il, jamais assez, son parcours témoigne de son état d’esprit.
Une trajectoire hors norme
En 2018, le Chablaisien était encore un joueur du FC Monthey, en 2ème ligue inter, soit la 5ème division du football suisse. Son dernier match avec le club de sa ville, Berkan Kutlu s’en souvient : « J’avais mis un but du milieu de terrain, avant de prendre la direction des M21 du FC Sion ». À cette époque, il a tout juste 20 ans et s’engage avec le club phare du canton.
Après un passage de deux ans, mêlant équipe réserve et cadre A, il décide de rejoindre le championnat de son deuxième pays, la Turquie, en s’engageant avec Alanyaspor. Le milieu de terrain fait ses preuves, marque les esprits et réalise son rêve lorsque Galatasaray frappe à sa porte. À l’été 2021, il signe pour son club de toujours et prouve qu’en mêlant travail acharné, abnégation et talent, les rêves peuvent se réaliser. Il termine vice-champion de Turquie avant de remporter son premier titre l’année suivante.
Une saison 2023-2024 en dents de scie
En manque de temps de jeu au terme d’une saison victorieuse pour Galatasaray, Berkan Kutlu prend la direction de la série A, à l’automne dernier. En prêt au Genoa, il y passe six mois avant d’être rapatrié par son club, au début de cette année. « À Gênes, je n’ai pas trouvé les bonnes conditions aux attentes que j’avais et aux objectifs que je m’étais fixés », souligne le Montheysan. « Mais ça reste une expérience qui m'a permis de grandir, je suis conscient qu’une carrière est faite de haut et de bas, ce chapitre était un bas ».
De retour à Istanbul, le Chablaisien retrouve un second souffle et surtout du temps de jeu. Il prend part à 20 matchs de son équipe sur 21 possibles et inscrit deux buts pour une passe décisive. Des statistiques réjouissantes qui s’accompagnent par un nouveau titre de champion de Turquie, le deuxième dans la carrière de Berkan Kutlu : « Marquer dans un match pour le titre, c’est juste incroyable. Le faire avec le maillot de mon club de toujours, c’est un step au-dessus. Rien que d’en parler, j’en ai la chair de poule ».
La même motivation
La suite, Berkan Kutlu l’aborde avec la même mentalité que celle qui l’a emmené à réaliser son rêve. Peu de paroles, mais beaucoup de travail et de discipline. À l’image d’un certain Kobe Bryant, qui a une place très importante dans l’esprit du Chablaisien.
Cette motivation n’a toutefois pas été affectée par sa non-sélection avec l’équipe nationale de Turquie pour disputer l’Euro 2024 en Allemagne. À ce sujet, le Montheysan préfère relativiser « C’est une petite désillusion mais je l’explique par un début de saison plus compliqué que la fin. Quoiqu’il arrive, je serai derrière mes coéquipiers à 100%. ».
L'interview complet à retrouver ci-dessous:
Ludovic Turin
