Aurélie Curdy a pris un virage à 180 degrés dans sa vie de sportive en 2018. Après avoir pratiqué le trampoline à haut niveau durant de longues années, la jeune Chablaisienne a rebondi sur les pistes de rock’n’roll acrobatique. Avec son partenaire, la danseuse du Bouveret fait partie des meilleurs duos de Suisse. Nous sommes partis à sa rencontre samedi dans « La Tablée des Sports ».
A 23 ans, Aurélie Curdy n’a pas peur de se lancer des défis de taille. Après avoir passé des années sur les trampolines de la région, que ce soit à Vouvry ou au Centre Régional de Performance à Aigle, la Chablaisienne a totalement changé de voie. Elle œuvre désormais sur les pistes de rock’n’roll acrobatique. Un sport que l’athlète du Bouveret a découvert par le plus grand des hasards. Elle a en effet été contactée sur les réseaux sociaux par un danseur à la recherche d’une nouvelle partenaire.
Ce danseur, Raphaël Guye, devenu entraîneur national, lui a permis de faire ses premiers pas dans une discipline plus que méconnue en Suisse (seulement 450 licenciés), même si c’est aux côtés de Flavien Allemann que les choses sérieuses ont véritablement débuté. Le duo du club « Rock’n’Fly Neuchâtel », qui a commencé à collaborer en janvier 2020 après un « coup de foudre sportif », a toutefois dû prendre son mal en patience. Entre la crise sanitaire et les blessures, le binôme dispute sa 1ère « vraie » saison seulement cette année.
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Une progression plus que rapide
Malgré les obstacles, Aurélie Curdy et Flavien Allemann n’ont pas tardé à gravir les échelons. A tel point que l’étudiante en sport à l’Université de Lausanne et son comparse forment une paire qui fait déjà partie des meilleures du pays. L’intégration des cadres nationaux est d’ailleurs l’un des objectifs à court terme du duo neuchâtelo-valaisan.
D’ici là, les deux protagonistes vont devoir faire leurs preuves dans des compétitions d’envergure internationale. Ils s’aligneront notamment dans trois semaines sur une manche de Coupe du monde en Pologne. Un résultat probant pourrait se transformer en sélection pour les Mondiaux prévus le 25 novembre prochain à Genève. Quatre formations helvétiques pourront s’aligner sur cet évènement dans la catégorie « freestyle ».
Le rock acrobatique, cette passion qui a un coût
Une qualification pour les championnats du monde serait vécue comme un exploit retentissant par Aurélie Curdy, qui a plutôt des ambitions pour l’édition 2024. Mais force est d’admettre qu’une participation à un tel rendez-vous pourrait changer les choses. Si la visibilité du rock’n’roll acrobatique est tout à fait relative en Suisse, des retombées sont tout de même attendues.
D’un point de vue financier, les soutiens risquent notamment d’être plus nombreux, que ce soit dans le secteur privé, mais surtout parmi les organismes publics. Actuellement, le budget dépend de la campagne de financement participatif organisée au printemps par la Bouvéroude et son partenaire, Flavien Allemann. Le montant récolté par les deux danseurs permet d’assumer les frais liés aux longs trajets pour aller s’entraîner, mais aussi aux voyages sur les compétitions à l’étranger.
Des Mondiaux seraient également l’occasion d’acquérir un « vrai » statut de sportive d’élite pour la Chablaisienne qui a parfois du mal à trouver des arrangements avec l’Université de Lausanne. Nous avons fait le point sur cette situation pas toujours évidente, tout en dressant le portrait d’Aurélie Curdy, samedi dans notre émission « La Tablée des Sports ».