- Jenna Keller n'avait pas pour objectif d'en être là aujourd'hui. (© FWT)
Cette semaine, cap sur Val Thorens pour la deuxième étape du Freeride World Tour 2025. Radio Chablais vous embarque au cœur de l’aventure de Jenna Keller, la Morginoise qui découvre, à 30 ans, l’intensité de sa première saison parmi l’élite mondiale. Préparatifs, défis, émotions… Place au 2e épisode.
Vous l’avez compris dans notre premier volet consacré à Jenna Keller, la compétition n’est pas sa tasse de thé. C’est alors peu dire que la Chablaisienne n’aurait jamais imaginé se retrouver au sein de l’élite mondiale, au sein du Freeride World Tour. « Quand j’étais à l’Université, je regardais la manche de l’Xtreme de Verbier sur mon téléphone. Mais pas forcément les autres. J’ai réellement ouvert les yeux sur le Freeride World Tour quand mon beau-frère s’y est qualifié. »
Entre 2019 – année de sa première compétition à l’âge de 25 ans – et 2025, la Morginoise a donc parcouru un sacré chemin. Longtemps dans l’antichambre du FWT, le « Qualifier », Jenna Keller se satisfaisait de sa situation. « À mes débuts, je me suis retrouvée avec des filles qui étaient passées par les Juniors, qui avaient toujours eu le FWT en ligne de mire. Mais pour moi ce n’était pas dans mes plans. » Puis, en avril dernier, au terme de l’ultime épreuve du circuit, la trentenaire a obtenu son ticket pour la « 1ère division ».
Un soutien financier bienvenu
« J’étais un petit peu dans le déni. On me disait que je pouvais le faire, et je l’ai fait. Maintenant j’ai envie de performer, mais je suis un peu fière d’y être arrivée à l’arrache. » Ce qui a chamboulé la vie de Jenna Keller. Professeure de ski dans son actuelle station de résidence, Verbier, elle a eu l’occasion de mettre son activité professionnelle sur pause. « On est beaucoup plus soutenus financièrement parlant, ce qui explique que j’ai pu me libérer de mon travail. Le World Tour nous loge aussi, ce qui n’est pas le cas sur le Qualifier. »
La jeune femme profite ainsi de cette situation qui n’était pas prévue il y a encore moins d’une année. Ce n’est pas pour autant qu’elle s’est fixée d’objectifs précis. « Je n’ai vraiment pas besoin de pression supplémentaire. Les gens me disent que je peux aller chercher un titre de championne du monde, mais c’est vraiment la dernière chose à laquelle je pense », témoigne-t-elle. Jenna Keller désire prendre hiver après hiver. Même si, au moment d’évoquer la finale de cette saison 2025 du FTW, chez elle à Verbier, ses yeux s’illuminent.
Verbier dans un coin de la tête ?
« Aujourd’hui, c’est la station que je représente. J’y serai de toute façon, comme spectatrice ou participante. Idéalement dans le deuxième cas de figure, si qualification il y a. » Ce n’est pas pour autant que la Chablaisienne en a fait un rendez-vous immanquable. Les découvertes et surprises sont déjà bien assez nombreuses pour cet hiver. Surtout au niveau des faces à skier. Notamment celle de Val Thorens, où elle s’élancera mercredi, qui fait son apparition au calendrier cette année.
« Tous les parcours sont nouveaux pour moi. » Les athlètes ont droit à des reconnaissances, au moins un jour avant la compétition. Mais ils ne peuvent cependant pas se rendre à proprement parler sur le terrain. « On se positionne au point de vue des juges, on regarde aux jumelles. Des personnes skient la face et nous font des retours sur la qualité de la neige, on a accès à des images… Nous avons beaucoup d’outils. » Des outils, certes, mais qui ne viennent pas donner toutes les clés aux compétiteurs. « En plein run, on se rend compte que tout est beaucoup plus proche que ce que l’on pensait, tout va plus vite. Il y a donc une part de préparation, mais également une grande part d’impro. »
Episode 2 Jenna Keller – le Freeride World Tour
Thierry Nicolet
