- Jenna Keller avait obtenu son ticket pour le FWT en avril dernier, après avoir effectué ses débuts en 2019. Pas mal, pour une athlète qui ne goûte que peu à l'aspect compétitif.
Cette semaine, cap sur Val Thorens pour la deuxième étape du Freeride World Tour 2025. Radio Chablais vous embarque au cœur de l’aventure de Jenna Keller, la Morginoise qui découvre, à 30 ans, l’intensité de sa première saison parmi l’élite mondiale. Préparatifs, défis, émotions… Place au 1er épisode.
« Je ne suis pas vraiment faite pour la compétition. » Voici l’une des premières phrases que nous a lancée Jenna Keller dans le hall d’un hôtel de Val Thorens. Très simple et accessible, la Morginoise d’origine, aujourd’hui installée à Verbier, l’avoue : elle n’aime pas être au centre de l’attention. « Je me mets énormément de pression dès que tous les regards sont sur moi. Cette pression se traduit par un malaise physique, qui disparait seulement après la compétition. C’est une situation inconfortable, on dira. »
Pourtant, cela ne lui a pas empêché de gravir les échelons à une vitesse folle. Alors qu’elle accompagnait en 2019 son beau-frère en Nouvelle-Zélande qui devait prendre part à une compétition, Jenna Keller a décidé de s’y inscrire. Bien lui en a pris, puisqu’elle l’a… remportée. À 25 ans, elle se lançait ainsi dans le grand bain, sur le circuit « Qualifier », sorte de deuxième division du freeride. Mais malgré les années passant, cette pression demeure. « Au début de chaque saison, j’ai l’impression de recommencer à zéro. Cela évolue au fil des manches, mais j’ai dû faire appel à un coach mental. »
Des vacances plutôt qu’une compétition
Un choix qui s’avère payant, estime la jeune femme de 30 ans, qui a chuté sur la première étape du Freeride World Tour le 17 janvier dernier à Baqueira (Espagne). « Si cette première ne s’est pas déroulée comme espéré, je pense qu’il y a eu une nette amélioration au niveau de ma gestion du stress. » Mais comment donc une athlète qui n’aime pas la compétition a pu se retrouver dans l’élite de son sport en cinq saisons à peine ? La réponse se retrouve peut-être dans le détachement total dont fait preuve Jenna Keller vis-à-vis de sa discipline.
« Il faut réussir à se détacher. J’étais même partie sur le principe que j’allais arrêter la compétition. Depuis le début de la saison, j’essaie de me dire que je suis en vacances au ski avec des copains, que je découvre des nouvelles stations… Et ça me détend beaucoup. » La Chablaisienne l’indique cependant : elle espère poser un run complet mercredi à Val Thorens, pour lancer son hiver et ne pas trop cogiter.
La gestion du temps est importante
Pour une sportive de haut niveau, l’aspect compétition ne concerne cependant pas que le côté purement sportif. La recherche de sponsors et l’exercice médiatique sont aussi à prendre en compte. De potentielles sources de pression supplémentaire, donc. Mais qui ne gênent pas forcément la Morginoise. Ses sponsors sont pratiquement les mêmes que lors de ses années « Qualifier », tandis qu’elle dispose actuellement de plus de temps pour tous les « à-côtés ».
Désormais membre du Freeride World Tour, Jenna Keller a mis son activité professionnelle en pause. « Avant, je devais jongler entre boulot et compétition. Maintenant, je suis beaucoup plus flexible. Je dois surtout me retenir de trop skier, et apprendre à gérer ma fatigue et le stress. Mais je ne me plains pas, c’est une bonne vie », rigole-t-elle.
Episode 1 Jenna Keller – la compétition
Thierry Nicolet