- Le Trail du Takin, long de 42 kilomètres pour 3'200 mètres de dénivelé positif, est la course-reine de l'Humani'Trail. (© Visualps)
1'200 personnes prendront part samedi à la 9e édition de l’HumaniTrail, aux Diablerets. Une course 100% bénévole qui s’en tient à ses lignes de conduite pour exister au milieu de manifestations professionnelles toujours plus nombreuses.
Le nombre maximal de participants établi par les organisateurs de l’Humani’Trail a été atteint sans trop de problèmes. Ils seront 1'200 à s’élancer samedi sur la neuvième édition de la course caritative, disputée depuis 2013 aux Diablerets. Tout ce petit monde sera réparti sur les différents parcours du programme. À savoir ceux de 42, 27, 17 kilomètres, en plus du tracé destiné aux enfants.
Une formule « classique », en place depuis les débuts de la manifestation. Le changement n’a en effet jamais été l’une des volontés premières du comité d’organisation, présidé par Cédric Agassis. Et cela semble fonctionner, puisque l’Humani’Trail, dont l’organisation est bénévole de A à Z, reste bien implanté dans notre région. Et ce, malgré une offre de courses de montagne très variée, professionnelles comme semi-professionnelles.
L’identité, maître-mot de Cédric Agassis
Aux Diablerets, on a ainsi décidé de miser sur la continuité et sur une identité propre. Cela d’abord pour s’adapter au profil type des coureurs, qui a évolué. « Nous sommes passés de montagnards il y a une dizaine d’années à des gens qui souhaitent apprendre à connaître la montagne par le trail », indique Cédric Agassis. « C’est pour cette raison que nos parcours ne changent pas. » Les différents secteurs empruntés par les sportifs restent ainsi accessibles, à l’exception de la montée en direction du Glacier des Diablerets, supervisée par des guides.
Mais il n’y a pas que les tracés qui sont immuables. Depuis 2013, l’intégralité de l’argent récolté grâce aux frais d’inscription est reversée à divers programmes de solidarité en faveur des enfants défavorisés du Népal. « J’avais ouvert une discussion l’an dernier au niveau de notre comité pour savoir s’ils souhaitaient que nous nous engagions pour une autre cause. La réponse fut non », explique Cédric Agassis.
Celui qui organise également le Montreux Trail Festival en est conscient : les gens continuent à venir aux Diablerets grâce au côté humanitaire de l’événement. « On n’organise pas ce trail juste pour réunir 1'200 coureurs. C’est également pour assurer la scolarité de jeunes enfants au Népal. On parle beaucoup aujourd’hui de la surenchère au niveau des prix des dossards. Mais les gens savent qu’en venant chez nous, leur argent va servir à créer quelque chose, et pas nous permettre à nous d’organiser de nouvelles éditions encore plus grandes. »
Une ligne de conduite qui a ses inconvénients
Il n’en reste pas moins que de se tenir à cette ligne de conduite est un défi presque quotidien pour le comité et Cédric Agassis. « Il arrive que certains coureurs ou partenaires émettent des doutes. On nous demande si nous sommes sûrs d’où part l’argent, par exemple. C’est pour cela que nous communiquons fréquemment sur diverses choses, dont les écoles que nous avons faites construire, les 24 enfants actuellement scolarisés au Népal… »
Ce défi se ressent aussi au niveau de la simple mise sur pied de l’Humani’Trail. Par exemple, l’an dernier, la course n’avait pas été organisée. Et cela pour diverses raisons.
Mais l’édition 2024 aura bel et bien lieu. À quelques jours de l’événement, une incertitude concerne encore le parcours de 42 kilomètres, en raison des chutes de neige de ces derniers jours. Les organisateurs se disent tout de même confiants, et ont imaginé des tracés de remplacement en cas d’annulation forcée.
Thierry Nicolet
