- Hind Lhousni se doit d'être concentrée "à 300%" pendant un combat. (© Radio Chablais)
Ancienne athlète de taekwondo, Hind Lhousni a troqué le plastron pour le costume d’arbitre. Entre passion et rêve olympique, rencontre avec une véritable passionnée qui officie aux Championnats d’Europe d’Aigle.
Hind Lhousni nous a été décrite par les organisateurs comme « la meilleure arbitre » présente à Aigle pour les Championnats d’Europe de taekwondo. Et cela tombe bien, puisqu’elle est la seule francophone engagée sur l’événement. Entre deux combats, la Française s’est prêtée avec plaisir au jeu de l’interview, afin d’évoquer un parcours surprenant et inspirant. Vêtue d’un pantalon et d’une chemise blanche, d’une cravate rouge et de la veste bleue de la Fédération internationale, cette mère de famille de 33 ans a commencé par nous mentionner avoir commencé cet art martial plus par nécessité que par véritable envie.
« Mon frère, étant plus jeune, se faisait harceler à l’école. Comme j’étais l’aînée de la famille, je devais l’accompagner. J’ai donc fait du taekwondo par dépit et au final ça m’a plu. » Vingt-huit ans après ses débuts sur le tatami, celle qui est née dans la région marseillaise a gardé sa passion intacte. Si elle ne combat plus depuis la naissance de ses enfants, l’infirmière de métier a décidé de « passer de l’autre côté de la barrière », gravissant tous les échelons jusqu’à devenir arbitre internationale.
Une arbitre qui a de l’empathie
Un choix fort, puisqu’arbitrer, c’est accepter la pression permanente. « L’arbitre doit être concentré à 300 % lors d’un combat », explique Hind Lhousni. Sur le tapis, il faut tout voir, tout anticiper : les coups, l’environnement, les gestes parasites, les tensions. Une vigilance épuisante, qui ne s’arrête qu’à la fin de la journée. Et quand le doute s’installe, il ne disparaît pas facilement. « Avoir peur de faire perdre un taekwondoïste qui méritait de gagner, je le vis très mal », avoue-t-elle. « Je me mets facilement dans la peau du combattant et de tout ce qu’il a sacrifié pour être là », dit-elle.
Ce qui – évidemment – ne l’empêche pas d’être critiquée. Comme tous les arbitres, dans tous les sports. « On l’est toujours, surtout par les coachs qui perdent », sourit-elle. Mais avec le temps, la Française a appris à faire la part des choses. « Moi-même quand je combattais, j’avais toujours cette âme d’athlète. Quand je perdais, c’était à cause de l’arbitre. » Aujourd’hui, Hind Lhousni poursuit son parcours avec un rêve : officier aux Jeux Olympiques de Los Angeles, en 2028.
L'interview
Thierry Nicolet










































