- Pierre Mettan s'est illustré sur l'Octopus Gravel d'Andermatt. (© DR)
Le gravel prend une place toujours plus importante dans le quotidien de Pierre Mettan. L’Evionnard, membre de l’équipe suisse de ski-alpinisme, se rapproche des meilleurs spécialistes de la discipline cycliste. Jusqu’à envisager d’y consacrer toute son énergie ?
Le début d’année 2024 de Pierre Mettan fut compliqué. Une inflammation au genou l’avait forcé à mettre un terme à son hiver, alors qu’il restait sur plusieurs Top-20 en Coupe du monde de ski alpinisme. La douleur s’était ensuite prolongée vers le pied. Pour son équilibre et afin de maintenir sa forme physique, le Chablaisien s’était d’abord tourné vers la course à pied, avant de se mettre au gravel, un sport cycliste en pleine expansion. C’était il y a un peu plus d’un an. Et depuis, la progression est impressionnante.
Pierre Mettan a déjà pris part aux Mondiaux et aux Championnats d’Europe de la discipline. Il s’est également illustré sur de nombreuses courses. « Ça a fait office de renouveau. J’ai directement pris du plaisir à vélo. Et de jouer devant m’a permis de m’y accrocher toujours plus », indique le résident d’Evionnaz. Dernière performance en date : à la fin du mois de juin, lorsqu’il a pris le cinquième rang de l’Octopus Gravel d’Andermatt, derrière des cadors tels que Corey Davis ou encore Lukas Pöstlberger, vainqueur d’étape sur le Tour d’Italie (route) en 2017 et ancien champion d’Autriche.
Une force bienvenue pour le ski alpinisme
« D’être dans la roue d’athlètes que j’ai vus à la télé et qui se sont mis au gravel, j’en suis assez fier », sourit Pierre Mettan, qui sait qu’il n’est pas encore au bout de sa marge de progression. Si le Valaisan peut rivaliser sur les bosses et dans les descentes techniques, les portions plates sont un peu plus compliquées. « Les autres font du cyclisme depuis qu’ils sont jeunes. Il me manque également quelques heures d’entraînement. »
L’Evionnard en étant à sa deuxième saison de gravel, il a désormais le recul nécessaire pour analyser les conséquences de cette activité sur sa pratique du ski alpinisme. Au moment de retourner sur la neige à l’automne dernier, il a remarqué quelques différences. « Je sentais que j’avais plus de force qu’habituellement en début d’hiver. Mais il me manquait un peu de la partie course à pied, qui est utile lors des verticales par exemple. » Les efforts entre les deux disciplines sont également très différents.
Exclusivement du gravel ?
« Sur une coupe du monde de ski alpinisme, il n’y a pas de temps morts. En gravel, il y a des moments où il faut un peu plus gérer. L’aspect stratégique est également beaucoup plus important. » Cette dynamique et ces résultats sur deux roues pourraient bien avoir une influence sur sa suite de carrière sur les lattes. Serait-il prêt à laisser de côté le ski alpinisme ? « J’ai envie de pousser sur ce vélo et de voir les possibilités. Mais en tout cas pour l’année prochaine, je garde le ski alpinisme », a-t-il répondu.
L'interview de Pierre Mettan
Thierry Nicolet
