- Robin Gerber a remporté ses deux doubles en finale interclubs de LNA. (© DR)
Champion de Suisse avec Lausanne et double médaillé de bronze aux Championnats nationaux, Robin Gerber vient de vivre la saison la plus accomplie de sa carrière. Le Chablaisien de 26 ans se sent désormais plus légitime dans son rapport au badminton. Rencontre.
Déjà titré en 2023, le Badminton Lausanne Association a une nouvelle fois remporté le titre de champion suisse de Ligue Nationale A le week-end dernier. Un sacre qui porte notamment la patte d’un joueur chablaisien, Robin Gerber. À 26 ans, le jeune homme originaire de Port-Valais a remporté ses deux doubles disputés lors de la finale qui a opposé l’équipe vaudoise à Zurich. Ce succès était certes moins surprenant que celui d’il y a deux ans (qui intervenait après plus de vingt ans d’attente), mais il est venu récompenser la dynamique d’un groupe soudé, qui n’a quasiment pas bougé depuis, à une petite exception près.
« Nous sommes tous de la même génération, tous amis. C’est hyper plaisant de faire partie de cette équipe », témoigne Robin Gerber, dont le petit frère Nicolas fait également partie de la formation, même si une blessure au ménisque l’a tenu écarté des terrains ces derniers mois. Et outre ce titre national, le Bas-Valaisan a connu une saison plus qu’aboutie au niveau des résultats personnels. L’ancien joueur du BC Saint-Maurice a en effet également été deux fois médaillé de bronze en double et en mixte lors des derniers Championnats suisses, en février à Genève.
Robin (à gauche) et Nicolas Gerber sont désormais doubles champions suisses (© DR)
Le rapport à son sport a changé
Ces deux breloques sont les seules qui lui manquaient dans sa carrière nationale, et elles ont fait office de déclic. « Depuis que c’est arrivé, c’est comme si j’avais moins à prouver. Je joue beaucoup plus librement, je me sens à ma place en Ligue A, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Je n’étais pas vraiment détendu, et me mettais beaucoup de pression », indique Robin Gerber. Le Chablaisien se sent désormais beaucoup plus légitime dans son équipe, sur son niveau, et également dans son rapport avec les joueurs étrangers. Car oui, à Lausanne, ils étaient deux internationaux cette saison. L’Ecossais Alexander Dunn et l’Irlandais Nhat Nguyen. C’est ce dernier – 40e mondial – qui faisait la paire avec Robin Gerber en double sous le maillot vaudois.
Nhat Nugyen et Robin Gerber en plein match (© DR)
« Au début, de jouer avec un étranger, c’est intimidant », explique l’originaire de Port-Valais. « Mais maintenant, j’ose leur dire ce que je pense, en match et en-dehors. Ces discussions m’apportent énormément, et la progression s’en fait ressentir. » Des team buildings sont organisés pour intégrer ces joueurs qui, en général, ne disputent que les rencontres « qui comptent ». Ce statut, Robin Gerber a lui-même appris à le connaître dernièrement. En plus de ses matchs avec Lausanne, il était engagé avec le Cobra Badminton Colmar, une formation française de N3 (quatrième division).
Champion en Suisse, malheureux en France
Le Valaisan a ainsi connu entre septembre et avril sa première expérience à l’étranger. « Je suis sensé être le leader sur le terrain. J’essaie justement d’être la personne que j’aurais aimé avoir à mes côtés lorsque j’ai commencé à jouer avec des étrangers. Je m'inspire des bons exemples que j'ai connus pour transmettre ce que je peux aux jeunes de Colmar », indique-t-il. Malheureusement pour eux, les Alsaciens ont manqué les séries finales de peu. « Nous avons fait le record de points dans l’histoire du badminton français pour une équipe qui ne s’est pas qualifiée pour les playoffs… » Pas de quoi entamer la motivation de Robin Gerber qui, fort de cette progression, entend bien continuer à faire rayonner son jeu des deux côtés de la frontière lors du prochain exercice.
L’interview de Robin Gerber
Thierry Nicolet
