- En plus de s'illustrer à l'international, Thibault Métraux a récolté deux médailles d'argent sur les Championnats suisses de patinage de vitesse cette saison. (© DR)
Thibault Métraux a sans doute réalisé le meilleur hiver de sa jeune carrière, entre records personnels et nationaux, ainsi que podium en Coupe du monde. À quelques mois des prochains Jeux Olympiques, les attentes du Leysenoud s’élèvent de plus en plus.
Il y a quelques mois, Thibault Métraux avait décrit sa saison à venir comme un « hiver test ». Ce dernier étant désormais terminé, nous pouvons dire que l’épreuve a été passée avec brio. Le Chablaisien a réalisé d’incroyables performances sur le front de la Coupe du monde de patinage de vitesse, dont il a pris part à toutes les épreuves. Chose qui n’était pas gagnée d’avance, puisque le Vaudois devait convaincre ses coachs de l’y envoyer.
« Les premiers résultats étaient déjà très encourageants, avec notamment un record personnel dès la deuxième manche en Chine. Mes performances aux Championnats suisses (ndlr : deux médailles d’argent entre Noël et Nouvel An) ont ensuite convaincu mes entraîneurs de m’envoyer sur les autres courses de Coupes du monde », nous a expliqué le Leysenoud. La suite fut un véritable conte de fée. Il a notamment signé un record national sur 10'000 mètres à Calgary, au Canada, alors qu’il s’alignait sur cette distance pour la première fois.
Puis, le 2 mars dernier, Thibault Métraux a mis un terme à sa saison de Coupe du monde de la plus belle des manières. Il s’est classé deuxième du massstart d’Heerenveen (Pays-Bas) en division B, la deuxième division. Pas suffisant pour débuter l'hiver prochain en division A, mais très positif tout de même. « C’était fantastique et je me suis rendu compte que je pouvais y arriver. Pour me qualifier pour les JO, j’aurai besoin d’être en division A. Il faudra donc que je refasse un nouveau podium dans la discipline en début de saison prochaine, et que je me maintienne à ce niveau. »
Milan dans un coin de la tête
Les JO… C’est devenu l’un des rêves du jeune homme de 23 ans. D’autant plus après cet hiver 24/25 au-delà des attentes. Il le sait, un ticket pour Milan-Cortina sera compliqué à obtenir. Mais Thibault Métraux mettra toutes les chances de son côté. « Je vais essayer de m’y qualifier en prenant part à plusieurs disciplines. Le team pursuit par équipe, le 5'000, le 10'000, et surtout le massstart. » Avant cela, l’athlète des Alpes vaudoises sait qu’il devra continuer à travailler.
Il passera notamment tout le mois de juillet en Allemagne avec le reste de l’équipe suisse. Il devra également apprendre à gérer un autre aspect : celui de son statut au sein du groupe helvétique. Après ses exploits de ces derniers mois, le regard de ses coéquipiers a en effet quelque peu changé. « Au début, j’étais peut-être le petit Romand qui débarquait. Mais petit-à-petit, je me rends compte que sur les longues distances je me rapproche de notre fer de lance Livio Wenger. Je l’ai battu sur le 10'000 mètres à Milwaukee, et j’avoue que je ne me sentais pas trop à ma place. J’avais presque peur d’aller discuter vers lui à la fin », a avoué le récent champion national de short track (courte piste), qui n’ose pas encore croire au fait que son rêve olympique pourrait devenir réalité.
L'interview de Thibault Métraux
Thierry Nicolet
