- Si Jenna Keller côtoie des athlètes bien plus jeunes, Jenna Keller a fait de son âge une force. (© Snowlife Gloves)
Cette semaine, cap sur Val Thorens pour la deuxième étape du Freeride World Tour 2025. Radio Chablais vous embarque au cœur de l’aventure de Jenna Keller, la Morginoise qui découvre, à 30 ans, l’intensité de sa première saison parmi l’élite mondiale. Préparatifs, défis, émotions… Place au 3e épisode.
Il existe des sportifs qui se révèlent sur le tard. Mais pour Jenna Keller, c’est l’inverse. C’est la révélation qui fut tardive. Ayant grandi dans la station de Morgins, la Chablaisienne a évidemment vite baigné dans le monde du ski. Mais – c’était l’objet du premier épisode – la compétition était loin d’être sa tasse de thé. Le déclic est venu de son beau-frère, Blake Marshall, engagé sur le circuit masculin.
Alors qu’elle l’accompagnait sur une épreuve en Nouvelle-Zélande en 2019, Jenna Keller a décidé de s’inscrire dans la catégorie féminine, pour finalement remporter la manche ! S’en est suivie une folle ascension. Jusqu’en 2024, soit de ses 25 à 29 ans, la Valaisanne a skié en « Qualifier », l’antichambre du Freeride World Tour. Une période où elle a côtoyé des athlètes d’une autre génération, bien plus jeunes. Ce qui est toujours le cas en ce début d’année, au sein de l’élite. « Je suis bien plus vieille que certaines de mes adversaires, ça c’est sûr. »
Une meilleure conscience du risque
Si Jenna Keller indique se sentir à l’aise dans le FWT, elle avoue qu’il lui a été compliqué d’évoluer sur le circuit « Qualifier ». « Quelqu’un de mon âge doit gérer le travail, prendre congé pour des fenêtres de compétition pouvant aller jusqu’à cinq jours… Et j’étais opposée à des jeunes qui – hors de leurs périodes d’examen – pouvaient être très flexibles. Des jeunes qui vivaient chez leurs parents, sans factures à payer… »
Jenna Keller a pu se sentir, ou se sent toujours, déphasée. Mais elle indique tout de même que la majorité du temps, la différence d’âge avec les autres compétiteurs « ne se ressent pas tant que ça ». Mieux, elle fait même de son âge un chouya plus avancé une force. « Je suis quelqu’un de réfléchie et de prudente. Je ne sais pas si j’aurais skié différemment si j’avais commencé à 20 ans. Peut-être qu’aujourd’hui mon bagage technique, ma conscience du risque sont meilleurs. »
La Chablaisienne n’a en effet jamais réellement été une tête brûlée. La motivation, voire la hargne, inhérente au sport de compétition, elle la trouve surtout auprès de son entourage. « Ce sont eux qui me disent une je peux le faire, que je peux passer tel ou tel obstacle. C’est facile de se poser beaucoup de questions, d’avoir des doutes. Mais de pouvoir compter sur des personnes qui croient en nous, ça aide beaucoup. »
Episode 3 Jenna Keller – l’âge
Thierry Nicolet