- Dominique Burnier s'était classé deuxième des Championnats de Suisse juniors en 1978. (© Radio Chablais)
Entre Dominique Burnier et le cyclocross, c’est une histoire d’amour qui dure depuis 1974. L’Aiglon de 65 ans sera au départ des Championnats suisses de la discipline dimanche à Montreux. Rencontre.
Les Championnats suisses de cyclocross accueilleront du beau monde dimanche à Montreux. Le Zurichois Kevin Kuhn, qui brille en Coupe du monde, sera présent. Tout comme Gilles Mottiez, de Collonges, qui prendra sa retraite en fin de saison. Mais derrière ces Elites, dans d’autres catégories, il y a de belles histoires qui s’écrivent. L’une d’elles concerne un coureur aiglon, Dominique Burnier.
Le Chablaisien s’alignera dans la catégorie des Masters, dont le départ sera donné à 09h30. Sa particularité ? Il sera l’un des participants les plus âgés du plateau présent. À 65 ans, la flamme de Dominique Burnier pour son sport ne s’est jamais éteinte. Tout avait commencé en 1974. Dominique Burnier était alors âgé de 14 ans. « Je voulais faire du vélo. On m’a présenté au Cyclophile Aiglon, et c’est Marcel Cheseaux qui m’a lancé. Au début, c’était assez difficile, parce que je suis tombé sur une équipe qui roulait déjà depuis plusieurs années. Mais je me suis accroché. »
Les choses ont changé depuis les années 70
Tout va ensuite très vite. Entre 1977 et 1981, le Chablaisien intègre le cadre junior de l’équipe nationale. En 1978, il devient même vice-champion suisse et participe aux Mondiaux juniors de Stuttgart. « J’avais terminé 29e. Le parcours était boueux et ne me plaisait pas », indique-t-il, visiblement encore un peu déçu. Car oui, Dominique Burnier apprécie des tracés bien particuliers. « Je les aime glacés, avec un peu de neige. Et des descentes avec des dévers un peu techniques. »
Et après un demi-siècle, le Vaudois est un témoin privilégié de l’évolution du cyclocross. Ses yeux s’illuminent au moment de se remémorer le matériel de ses débuts. « Les vitesses étaient au bout du guidon, on avait des pulls en laine, pas de pédales automatiques, le poids du vélo était astronomique… » sourit-il. Le nombre de courses était également très différent. « On avait entre 30 et 35 courses, de début novembre à mi-février. » Désormais, les compétitions sont faméliques. Elles ne sont par exemple plus que six par saison en Suisse allemande.
Le lot d’anecdotes vaut également son pesant d’or. Notamment celle qui a vu Dominique Burnier et son équipe transporter de Zurich jusque dans le Chablais un cochon remporté à l’issue d’une course. Si certaines de ces histoires remontent à bien longtemps, une chose n’a pas changé : la passion de l’Aiglon pour le cyclocross. « Au début, on est très motivé, car on est jeune et on espère faire carrière. Par la suite, on s’aperçoit qu’on fait ce sport plus par amour. »
Les Masters ? Une grande famille
Aujourd’hui, celui qui a longtemps pu compter sur sa femme Laurence comme mécano s’entraîne deux à trois fois par semaine. « Vu que je suis à la retraite, je peux maintenant participer à toutes les courses de Romandie. » Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est l’ambiance qui règne au sein de sa catégorie. « C’est comme une équipe de copains. En Masters 4 (à partir de 60 ans), nous sommes une petite dizaine à nous retrouver tous les week-ends. Tout le monde se salue, prend des nouvelles des autres… Et c’est ça qui me plaît. »
De quoi continuer encore pendant longtemps ? Dominique Burnier l’espère. « C’est comme une drogue. Aller dans la boue, faire glisser le vélo… c’est ce qui m’intéresse. Si la santé le permet, j’essaierai d’aller le plus loin possible. Mais aux portes de la septantaine, j’arrêterai peut-être… » Mensonge ou vérité ? Réponse dans cinq ans !
L'interview de Dominique Burnier
Thierry Nicolet
