De simple activité à des participations à divers tournois. Le football à la Castalie s’est fortement développé en six ans. Rencontre avec ses différents acteurs.
Le football se veut être le sport universel par excellence, ouvert à tous, indépendamment du milieu social, du genre, ou surtout des capacités. Preuve en est à Monthey, avec l’équipe de football de la Castalie, établissement offrant à des personnes en situation de handicap un accompagnement individualisé.
Tout a commencé en 2018. C’est à ce moment qu’un projet « foot » a été lancé à la Castalie. Deux personnes se montrent motivées à l’encadrer : Chloé Müller, alors apprentie, ainsi qu’Ermin Mustedanagic, entraîneur au sein du FC Monthey. Ce qui n’était qu’une activité il y a six ans a aujourd’hui pris de l’ampleur.
« Tout a évolué. Le projet, le niveau, l’équipe… Jusqu’à 2024, où nous avons intégré un championnat pour personnes en situation de handicap », nous explique Chloé Müller. Les jeunes – mineurs comme adultes – de la Castalie disputent désormais des tournois, des matchs amicaux, des matchs officiels, et ont même eu droit à un « vrai » maillot, offert par diverses entreprises de la région.
La transmission des valeurs
Evidemment, la mise en place des entraînements et la préparation des diverses rencontres se doivent d’être soigneusement préparées. « Nous mettons nos joueurs en condition grâce à des pictogrammes », indique Chloé Müller. « Pour ceux qui ont la capacité de lire, nous ajoutons des explications écrites. Il faut leur expliquer contre quelle équipe nous allons jouer, quelle sera leur position… »
Les pictogrammes en question
Le staff en profite également pour transmettre diverses valeurs. À savoir le respect de l’adversaire. Mais pas que. « Lorsqu’on fait une faute, il faut serrer la main, ou s’excuser oralement pour ceux qui ne sont pas trop tactiles. Il faut également aller féliciter le buteur en allant lui taper dans la main », ajoute Chloé.
Le rôle des entraîneurs consiste également à veiller à ce que les stars de la Castalie restent concentrées. Nombreuses sont les distractions en effet, entre la présence des parents, du public, les différentes lignes de marquage au sol… « Il faut essayer de les recentrer pour qu’ils ne passent pas à côté de leur match », plaisante Chloé Müller.
Le sourire, plus belle des récompenses
La priorité des accompagnants est cependant celle-ci : le sourire, comme nous l’explique Ermin Mustedanagic. « Le but, c’est qu’ils aient la banane après chaque entraînement, et qu’ils l’aient toujours au moment de revenir au suivant. » Celui qui a également entraîné des actifs dans sa carrière d’ajouter : « Pour moi, une heure de football partagée avec ces jeunes de la Castalie, c’est équivalent à une centaine d’heures de thérapie. »
L'équipe de la Castalie peut compter sur de nombreux supporters
Cette formidable aventure humaine a poussé Chloé Müller à réaliser son travail final pour l’obtention du diplôme d’éducatrice sur ce projet-ci. « J’ai créé un questionnaire, les pictogrammes que nous utilisons… L’objectif était que tout soit plus précis et visuel pour eux. J’ai également placé des photos dans le vestiaire pour qu’ils puissent se repérer. »
Le football a ainsi pu développer différents sens chez ces amoureux du ballon rond, comme l’autonomie et la sociabilité. C’est, qui plus est, avec un grand sourire que tout ce petit monde partage un repas après chaque match. Oui, définitivement, le football est ouvert à tous, indépendamment du milieu social, du genre, ou surtout des capacités.
Thierry Nicolet
Le reportage sonore
