
- Le vélo de Marinette Martin est prêt pour les Mondiaux. (© Radio Chablais)
À 41 ans, Marinette Martin s’apprête à disputer ses deuxièmes Mondiaux de VTT marathon, à domicile. Mère de trois enfants et passionnée tardive, la sportive du Pays-d’Enhaut roule avant tout pour le plaisir, loin de toute obsession du résultat.
Jamais Marinette Martin n’avait imaginé participer un jour à des Championnats du monde de VTT marathon. Et pourtant, son parcours semblait l’y conduire presque naturellement. Alors qu’elle se destinait plutôt au ski alpin, l’athlète du Pays-d’Enhaut avait découvert le deux-roues chez elle, à Château-d’Oex, lors des Mondiaux 1997. Inscrite par sa mère à une course enfant, elle avait tout de suite accroché. Mais faute de clubs dans la régioMn, l’aventure s’était rapidement arrêtée.
En 2008 et 2009, elle s’était cependant lancée par défi avec sa belle-sœur sur le Grand Raid, mythique course valaisanne, sur le « petit » parcours entre Hérémence et Grimentz. Mais là encore, Marinette Martin n’avait pas poursuivi l’aventure, entamant une pause sportive d’environ six ans, durant laquelle ses trois enfants sont nés. C’est en 2015, sur le tard, que la Vaudoise s’est finalement pleinement lancée dans la discipline du VTT marathon.
Deux Mondiaux en deux ans
Pendant des années, elle n’a principalement participé qu’à des courses plus ou moins locales. Jusqu’à l’an dernier, alors âgée de 40 ans. « J’ai voulu tester une Coupe du monde en 2024, pour voir ce que ça donnerait. Et je me suis qualifiée pour les Mondiaux. » Tout simplement. La résidente des Moulins avait ainsi eu l’occasion d’enfiler la tunique rouge à croix blanche de l’équipe suisse à Snowshoe (USA), sans que ça ne soit un objectif.
Ce samedi, Marinette Martin aura même l’occasion d’enfiler cette tunique pour la deuxième fois en deux ans, à l’occasion des Mondiaux Valais 2025. La discipline du marathon se disputera sur… le Grand Raid, qu’elle connaît si bien. La pilote ne visera pas de médaille. Elle ne l’a jamais fait. « Je me souhaite toujours de passer la ligne d’arrivée en forme, et sans rien de cassé. » Elle cherchera simplement à relier Verbier à Grimentz (125 km, 5'000 mètres de dénivelé positif) en neuf heures environ. La majorité de ses concurrentes sont qui plus est plus jeunes qu’elle. « Me frotter à elles alors que j’ai 41 ans, c’est une petite fierté, c’est vrai. Mais ça peut surtout donner de l’espoir aux gens. »
Pas un planning de sportive professionnelle
Sa préparation pour ce grand rendez-vous ? Elle est la même depuis plusieurs années. Marinette Martin roule de trois à cinq jours par semaine. « J’essaie de placer deux fois dans l’été des sorties de quatre à cinq heures, mais pas vraiment plus. C’est compliqué avec les enfants, le boulot… » À 41 ans, la sportive damounaise aborde les Mondiaux sans autre pression que celle de profiter. « Ça me ferait rêver d’être encore plus performante, mais je pense que ce ne serait plus du plaisir », sourit-elle. Et c’est peut-être là la plus grande victoire.
L'interview
Thierry Nicolet