
- Jennifer Veillard a brillé en Espagne à l'occasion des Mondiaux de bodybuilding naturel. (© DR)
Tout semble aller très vite pour Jennifer Veillard. Après avoir décidé de se remettre au bodybuilding en fin d’année dernière, la Chablaisienne a conquis trois titres de championne du monde il y a quelques jours. Rencontre.
Par trois fois, le drapeau suisse a flotté entre les 13 et 15 juin derniers à Salou (Espagne). Et cela grâce à une Chablaisienne, Jennifer Veillard, qui est devenue triple championne du monde de bodybuilding naturel. « Je suis encore sur un petit nuage. Il y a eu beaucoup d’émotions, et je ne me rends pas encore réellement compte de ce qui s’est passé », nous a d’emblée indiqué la résidente des Neyres. Il est vrai que ces titres étaient quelque peu inattendus, la femme de 42 ans n’ayant repris la compétition qu’en fin d’année 2024.
Bien lui en a pris, puisqu’elle a récupéré l’or par deux fois en « Sport Model » (au général, et en plus de 40 ans), ainsi qu’une fois en « Bikini Diva », deux disciplines plutôt différentes les unes des autres. Dans la première, les participantes se doivent de mettre en avant leur côté sportif et dynamique. Dans la seconde, c’est plutôt le côté glamour. Une performance d’autant plus impressionnante qu’elle est aujourd’hui la seule Suissesse à concourir à ce niveau, au sein des Fédérations INBA-PNBA (amateures et professionnelles). « Je me sentais un peu seule au milieu des Italiens ou des Allemands. Mais on dira que c’est la qualité qui compte et pas la quantité ! »
Jennifer Veillard pose avec l'une de ses coachs, Céline Richard, ancienne Miss Olympia naturelle. (© DR)
Accepter son corps
La Vaudoise d’origine a toujours été très sportive. Après l’athlétisme, elle s’est lancée dans le coaching fitness. En quête d’un nouveau challenge, le bodybuilding est arrivé. D’abord entre 2018 et 2020, puis donc depuis 2024, avec un certain succès. « J’ai besoin d’avoir du rythme dans ma vie, des journées bien remplies, et des objectifs », témoigne Jennifer Veillard. Inutile de préciser que ses journées sont bien remplies.
La Chablaisienne commence ses journées à cinq heures du matin par une marche de 45 minutes. Elle enchaîne avec le petit-déjeuner de ses filles, puis son travail de directrice de garderie à Vionnaz. Et cinq soirs par semaine, c’est place à l’entraînement sportif, afin de sculpter son corps pour les différentes compétitions. Les étapes sont nombreuses, les changements physiques aussi.
À Las Vegas avec une idée derrière la tête
« On veut toujours voir une évolution et du changement. Et cela peut faire peur, il faut vraiment un mental d’acier. Le corps passe d’un aspect galbé à sec. Et après la compétition, le retour à un état plus naturel – notamment avec la rétention d’eau – peut être psychologiquement difficile pour certains », nous indique Jennifer Veillard au moment d’évoquer son rapport à son corps. Elle ne se dit pas trop affectée par cela, mais reconnaît qu’il lui reste un aspect à travailler : le fameux côté glamour. Outre les muscles, ce point est très important et compte dans la note finale.
« Arriver en talons dans la catégorie bikini, c’est quelque chose qui n’est pas encore naturel pour moi. J’ai des cours de posing avec ma coach, en plus de l’entraînement et de la nutrition », nous explique-t-elle. Une routine qui n’est pas près de s’arrêter pour Jennifer Veillard, qui a pour objectif de s’aligner sur le concours de Miss Olympia naturelle, en novembre prochain à Las Vegas. « J’aimerais bien décrocher un titre ! À voir si je participerai en Sport Model ou en Bikini, voire même les deux. Cela dépendra des finances, puisque les compétitions coûtent très cher », indique celle qui est ouverte à être sponsorisée pour son projet Outre-Atlantique.
L’interview de Jennifer Veillard
Thierry Nicolet