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Après une année d’enquête, un groupe de travail indépendant a présenté ce vendredi à l’Université de Fribourg les conclusions de son rapport sur les abus sexuels commis au sein de l’Abbaye de Saint-Maurice. Le document met en lumière une variété de violences et des défaillances institutionnelles graves.
Attendu depuis plusieurs mois, le rapport sur les abus sexuels à l’Abbaye de Saint-Maurice a été rendu public ce vendredi 20 juin lors d’une conférence de presse à l’Université de Fribourg. Fruit d’une année d’investigation, d’analyse d’archives et de témoignages, le document détaille des faits couvrant la période de 1960 à 2024.
Le rapport révèle qu’au moins 68 victimes, dont 57 mineures, et 30 abuseurs – principalement des chanoines – ont été recensés. Les faits se sont produits à l’internat, en paroisse ou lors de camps, dans un climat de laxisme, de dissimulation et de récidive.
Commandé après les révélations médiatiques, l'enquête dénonce par ailleurs une gestion défensive, centrée sur la réputation. Il a notamment mis l’accent sur l’omerta entourant la sexualité des membres du clergé, et de l’Abbaye en particulier. Les précisions de Stéphanie Roulin, historienne et membre du groupe de travail chargé de réaliser ce rapport :
L’Abbaye reconnaît sa faute, présente un pardon "sans condition" et promet un plan d’action. Certains abuseurs vivent encore sur place, mais sans contact public. Le Père-abbé Jean Scarcella reste, pour l’heure, en fonction.
/JG